Aucun d’eux n’est né en Provence et encore moins à Montjustin, village-promontoire du Luberon. Ils y reposent cependant côte à côte dans un cimetière-jardin intimiste et fort bien fréquenté si l’on peut dire.
Un peintre, une poétesse et un touche à tout de génie, ces trois-là ont fait de ce coin de Provence un espace d’art et d’amitié. Ils arrivent successivement dans ce minuscule village et s’y entraînent, s’y entraident des décennies durant. Serge Fiorio peint sans contrainte et en toute liberté (il sera lui-même son propre agent). Artiste reconnu, il meurt en 2011 juste avant d’avoir 100 ans après une vie libre et naturelle. Lucienne Desnoues, elle, débarque à Montjustin en 1947 avec son époux le poète belge Jean Mogin. Accueilli par Lucien Jacques, le couple s’y installera durablement. Ses poèmes et sa prose s’imprègnent alors de garrigue et de thym dans un lyrisme sublime. Quant à Lucien Jacques, touche à tout génial et hors normes (poète, peintre, aquarelliste, danseur etc) il est le ciment de Montjustin qui verra passer bien des célébrités séduites par le lieu, sa sérénité et ses habitants.
L’exposition proposée à la médiathèque de Céreste, à quelques kilomètres du village perché, rappelle au public combien ces trois de Montjustin célébraient l’art de vivre. En signalant le magnifique concert d’Aude Marchand consacré à la poésie de Lucienne Desnoues lors du vernissage de l’exposition, je vous propose d’écouter Jacky Michel, Président de l’association des amis de Lucien Jacques et André Lombard, biographe éclairé de Serge Fiorio. Ils donneront une conférence samedi 14 octobre sur les trois artistes. N’hésitez pas à y assister et à visiter l’exposition ; elle est visible jusqu’au 22 décembre !