Au hameau de L'Écart-des-Trois-Filles-Seules à La Bassée, Patrice Bergogne est un éleveur de vaches qui a repris l'exploitation de son père. Il y vit avec sa femme Marion – partie travailler dans une imprimerie en ville pour subvenir aux besoins du foyer et s'éloigner de l'ambiance de la ferme – et leur fille Ida, ainsi qu'une voisine de longue date, Christine, une artiste-peintre qui au fil des années est devenue une mère de substitution pour Patrice et une « Tatie » pour la petite.
Le jour des quarante ans de Marion, une fête se prépare dans une atmosphère de plus en plus lourde et inquiétante. Dans l'après-midi, Radjah, le chien de Christine est tué de coups de couteau alors que cette dernière reçoit des lettres anonymes menaçantes depuis quelques semaines. Trois hommes arrivent et la prennent en otage en attendant la rentrée de l'école d'Ida, le retour de Patrice – parti en ville faire un cadeau et des courses pour le dîner d'anniversaire de sa femme –, et l'arrivée de Marion après son travail. Le passé trouble de cette dernière se dévoile peu à peu et explique les raisons de sa venue à La Bassée quelques années auparavant, son union rapide grâce à un site de recontres avec Patrice et son installation à la campagne alors que celle-ci est une évidente jeune et séduisante citadine.
Pour Les Inrocks , le roman de Laurent Mauvignier décrit « une réalité sociologique avec subtilité et complexité ». Jean-Claude Raspiengeas dans La Croix considère qu'il s'agit d'« un polar social et psychologique envoûtant et impressionnant, tableau de la désaffection rurale et de la fragilité des liens » tout en soulignant l'importance formelle de l'écriture littéraire, marque des auteurs des Éditions de Minuit. Ce jugement est repris de manière très similaire par Raphaëlle Leyris dans Le Monde – pour qui Mauvignier « signe un admirable roman, thriller sans action (ou si peu) au suspense purement littéraire » –,