Ils sont minoritaires en Israël, mais leurs voix arrivent à se faire entendre sur la scène internationale. En 2018, ils commémorent avec le peuple de Palestine les 70 ans de la Nakba. Ces jours funestes de la création de l’état d’Israël où ils durent quitter leur territoire. On estime à 750 000 personnes ceux qui ont été chassés de Palestine autour de cette période auxquelles s’ajoutent 130 000 syriens expulsés du Golan. Il faut imaginer cette expulsion massive : plus de 5 fois la population des Alpes de Haute-Provence ! Depuis, les camps de réfugiés palestiniens sont nombreux dans la région et ceux qui vivent dans des territoires occupés n’ont pas vraiment la vie facile. Les réfugiés non plus d’ailleurs. Et encore aujourd’hui, l’état juif maintient une pression insupportable sur les populations en poursuivant l’installation de colonies au détriment des Palestiniens.
En première ligne des opposants israéliens à cette situation, le laboratoire de recherches Decolonizer, qu’on pourrait traduire maladroitement mais en respectant le sens et l’esprit décolonisateur.
D’origine française et vivant à Tel-Aviv depuis des années Eléonore Merza-Bronstein est anthropologue ; elle codirige Decolonizer et a répondu à l’invitation de l’association France Palestine Solidarité pour évoquer la situation historique et actuelle. Accueillie à Manosque par la présidente de l’AFPS 04 Mireille Sève et ses amis, elle a présenté carte à l’appui l’ampleur du désastre, et évoqué les pistes d’un règlement du conflit entre Israël et les Palestiniens dans et en dehors de ses frontières.
Nous avons interviewé cette militante de la décolonisation qui n’a pas que des amis, faut-il le préciser en Israël. Nous évoquons ses travaux, mais aussi plus généralement les annonces de Donald Trump sur Jérusalem ou la situation critique du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.