Un homme, un poisson rouge qui lui donne son texte, deux garçons, une fille et surtout une chaise, point d’ancrage possible pour tous ces personnages perdus qui ne savent même plus où ils avaient rendez-vous. Mais peut-on faire civilisation à partir d’une simple chaise ? Serait-ce une bonne base pour partager des valeurs, un avenir meilleur ou un café ? L’histoire, ici, n’a finalement pas beaucoup d’importance. Ce qui compte, c’est comment on s’y prend pour la raconter, la rêver et la reconstruire. Au sein de cette pièce singulière, il faut accepter de se perdre un peu. La musique électronique d’Ana Servo résonne ainsi que les mots simples et justes de Philippe Dorin, qui interpellent les plus jeunes. Et pour cause, il est question d’avenir. En invoquant sur scène, de manière omniprésente, robots, nouvelles technologies et cyclopes 2.0 qui bouchent les perspectives, la compagnie Peanuts pose la question de la numérisation du monde et de l’hyper-connexion, permanente, addictive. Et par-là même, celle de l’émancipation et des libertés, individuelles et collectives.