Ils affichent un optimisme de circonstance mais les maires de France sont inquiets. Au point que la moitié d’entre eux ne se représenteront pas en mars prochain, plus précisément 45 % dans les Alpes de Haute-Provence. L’assemblée générale de l’association départementale des maires est toujours l’occasion de prendre le pouls de ces élus locaux, maillon indispensable de notre république. Plusieurs temps forts ont marqué cette journée des édiles qu’accueillait Patricia Granet dans un palais de congrès dignois occupé de stands des partenaires des communes. On a pu noter l’intervention vibrante de Rachel Paillard, vice-présidente de l’AMF et représentant François Baroin. Elle allie douceur orale et fermeté éditoriale avec brio. Elle a aussi remarqué une tribune où la parité était respectée ; ce qui n’est pas souvent le cas de ce type de réunion. Dans un autre exercice de style le préfet Olivier Jacob a répondu aux tirs croisés des élus. Je cite pêle-mêle dégradation et menaces sur les services publics, dotations de l’Etat en berne, fonctionnement des maisons de service au public, incertitude sur la compensation de la taxe d’habitation, présence du loup, prévention des crues et inondations via GEMAPI sans oublier la question des urgences de Sisteron et d’autres encore. Sur chaque point le préfet Jacob s’est voulu rassurant mais sans naïveté et en prônant le dialogue avec les élus locaux et communautaires. Ce dernier se rend fréquemment dans les territoires pour être au plus proche des maires et de leurs administrés. Enfin, c’est un de ses prédécesseurs à la préfecture de Digne, aujourd’hui à la direction générale de l’ARS, Philippe De Mester qui a abordé les questions de santé publique. Désertification médicale, mutualisation des services et établissements à pas forcés, manque de médecins et de concert avec la maire de Digne, il soulignait que cette situation défavorable aux territoires ruraux risquait de durer plusieurs années. Pas de quoi rassurer l’assistance ! Je vous propose d’écouter Daniel Spagnou. Nous évoquons les inquiétudes de ses collègues, ses plus de 30 années passées à animer cette association d’élus locaux et également son cas personnel. Elu pour la première fois en 1983, se présentera-t-il en mars 2020 ?