Depuis 4 ans, une poignée de passionnés a créé le Gréoux Jazz Festival avec une option majeure : faire vivre le jazz plutôt classique. Vieux style disait Michel Jonasz. Et ça marche. New-Orleans, ragtime, blues ou swing, les spectacles s’enchaînent avec bonheur lors de ce que nous appelons l’arrière-saison.
Et récemment, c’est un ensemble remarquable qui a conquis le public. Sous la tutelle bienveillante de Sidney Bechet, un jeune homme de 84 ans et un gamin de 70 balais ont porté la bonne parole avec l’ensemble Sopranissimo. Ils sont deux pointures de la scène jazz : Marc Laferrière et Daniel Huck, pour l’occasion tiennent les saxophones soprano, les petits et donc plus aigus de la famille, mais les leurs sont « recourbés », ce qui donne un son plus feutré et plus vaste dans l’espace qu’un soprano droit. Accompagné par Olivier Michaud au sousaphone pour les basses et au rythme du banjo tenu par Nathalie Renault, les deux compères ont distillé un jazz festif très communicatif. Leur répertoire est composé de classiques empruntés à Bechet, Armstrong et autres Fats Waller, que présente Marc Laferrière avec humour quand Daniel Huck, lui se lance dans des scats acrobatiques surprenants.
Nous nous sommes entretenus de tout cela et du reste, dont leur première rencontre avec le jazz…
Après cette interview, nous allons bien sûr écouter Sopranissimo dans ses oeuvres. Enregistrée à Gréoux, cette version de la célèbre chanson de Stephen Foster « Swanee River ». Olivier Michaud sousaphone, Nathalie Renault Banjo, Daniel Huck et Marc Laferrière aux saxos soprano. C’est Laferrière qui joue l’intro plutôt bluesy et c’est aussi lui qui impulse les changements de rythmes. Sopranissimo : « Swanee River »