Johanna et Catherine en vert et contre tout à la chaîne humaine pour le climat à Marseille

Johanna et Catherine sont deux citoyennes d’ici, concernées par l’écologie partout. Johanna, 21 ans, a grandi dans une famille proche de la nature à Blieux près de Castellane. Catherine elle, milite depuis longtemps pour  l’écologie. Un engagement qu’elles voulaient toutes deux partager avec d'autres et revendiquer avec la marche citoyenne pour le climat prévue le 29 novembre 2015. Mais les attentats de Paris et surtout l’état d’urgence décrété ensuite sont venus changer leurs plans, comme ceux de milliers de citoyens en France.

Arrivée il y a a peu à Marseille, Johanna s'est greffé au collectif Marseille Collectif Climat-MC2 qui réunit citoyens, membres de différentes associations dont Alternatiba'Aïoli de Marseille. Cela faisait plusieurs mois qu'ils mettaient tout en oeuvre pour la réussite cette marche pour le climat. Mais rapidement après les attentats du 13 novembre à Paris, les militants envisagent un plan B voyant que la plupart des marches ailleurs en France sont annulées. Pourtant  l’ordre de la préfecture des Bouches du Rhône tarde. Ce n’est finalement que quelques jours avant la date butoir qu’il faut réorganiser les choses. Dans un délai très court. Les tracts qui annonçaient une marche sont conservés, économies obligent, mais on précise aux passants qui les reçoivent que ce sera une chaîne humaine.

Les rassemblements sur la voie publique sont interdits, mais il règne un certain flou, que la plupart des collectifs nationaux ont su utiliser à leur avantage. Décision est prise d’occuper les trottoirs pour une chaîne humaine à Marseille. Le jour J, c’est entre 2 000 et  3 000 personnes qui répondent présents. Une marée humaine toute de vert vêtue qui entoure la place de la mairie de Marseille, jusqu’au marché de noël, en passant par le Vieux Port, la Cannebière et jusqu’au palais Longchamps. Une chaîne humaine qui se déroule, enveloppante et protectrice pour dire aux puissants qui sont à Paris pour la Cop21 que les citoyens veulent protéger leur planète.

Un moment joyeux aux sons des fanfares, batucadas et slogan comme « changeons le système pas le climat », sans aucuns heurts contrairement à Paris. Et les deux militantes le confirment avec « une entente cordiale voire bienveillante avec la police ». Un moment de vie, joyeux, « qui a fait du bien », souligne Catherine. Un moment pour montrer que la société civile s’empare du changement climatique, et qu’il n’appartient pas qu’à la COP21. Sur cette conférence Catherine pense qu’elle est très importante, elle permet de parler du climat et « sans les gouvernements on y arrivera pas ». Johanna, elle, est plus pessimiste. Mais toutes deux sont d’accord. La société civile a son mot à dire. Deux générations de femmes pour un même combat, afin que l’état d’urgence ne cache pas les tas d’urgences climatiques.

Camille Garcia