Le programme concocté à Manosque par l’association Eclat de Lire dans le cadre du Printemps des Poètes était prometteur. Le public nombreux du Centre Culturel et Littéraire Jean Giono n’a pas été déçu.
Les vedettes de la soirée : des jeunes originaires des cinq continents et vivant dans la cité de Giono pour quelques mois parfois. Garçons et filles, ils ont entre 19 et 25 ans. Dans leurs rangs des étudiants assistants de langue et des volontaires européens venus parfaire leur français et avec eux, des résidents involontaires, chassés par la guerre et la misère et accompagnés par le CADA (Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile) de Manosque. Des raisons différentes mais un attachement commun à leur pays et leur culture. Drivée par Catherine Rat-Montanari pour la mise en scène et accompagnée de Fathi et Sargam, deux musiciens talentueux et subtils, l’équipe d’un soir a fait des merveilles.
Une chanson d’amour soudanaise, des mélopées afghane, un « tube » des pubs irlandais ou une poésie de Théophile Gauthier rencontrant un duo en espagnol signé Garcia-Lorca, un texte « so british », une chanson française traduite en allemand, une déclaration d’amour à la ville d’Istanbul, un poème en italien ou un rappel du passé aborigène puis migratoire de l’Australie, c’est un voyage par les mots et les sons qui a été partagé avec le public. L’expression d’une humanité fraternelle que cette génération respire par tous les pores et qui a positivement contaminé les spectateurs.
Je vous propose d’écouter des extraits de cette soirée chaleureuse, sans interview et qui se passe même de présentation.
Les participants
Musiciens : Sargam et Fathi
Abduljalil, Sherzad, Ayoub, Haffizullah, S.Hussein (Afghanistan), Jose Antonio (Espagne), Ivonne (Mexique), Necati (Turquie), Thalia (Australie), Patrick (Angleterre), Ahmed (Soudan), Enrico (Italie), Sophie (France), Emiliano (Uruguay), Carl (Irlande), Arthur (Allemagne).
Un extrait de Movimiento, poème de Jorge Drexler (Uruguay) :
Nous ne sommes jamais immobiles, nous sommes transhumants
Nous sommes parents, fils, petits-enfants et arrière petits-enfants d’immigrants
Ce dont je rêve est plus important que ce que je touche
Je ne suis pas d’ici
Mais toi non plus
De nulle part en fait
Et, d’un peu de partout. »