Fréquence Mistral

Le Mucem ouvre brillamment l’année Giono


Mercredi 30 Octobre 2019


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Jusqu’au 17 février, le musée marseillais propose une exposition exceptionnelle simplement intitulée « Giono ». Ecrivain majeur du XXème siècle, l’auteur de Colline nous a quittés voilà 50 ans et le Mucem lui rend ainsi un bel hommage. A la baguette, Emmanuelle Lambert, commissaire de l’exposition par ailleurs auteur d’un superbe « Giono furioso » paru chez Stock ; elle fut intelligemment secondée par Jacques Meny qui préside l’association des Amis de Jean Giono. Enfin, la scénographie est signée Pascal Rodriguez à qui le Mucem doit entre autres « Or » une exposition qui a marqué le musée marseillais en 2018.
Outre les documents, photos, articles de presse, lettres dont des manuscrits des romans de Giono, l’exposition nous plonge dans l’œuvre et la personne même de l’écrivain. On y entre par une tranchée accueillis par une mitrailleuse allemande car la première guerre mondiale a façonné le futur écrivain. Dessins et objets souvent dus à des anonymes nous plongent dans un cataclysme marquant. Giono trouvera un peu d’apaisement et surtout des sources d’inspiration dans les paysages et les hommes et femmes de Haute-Provence. Son œuvre en est parsemée mais sa Provence est dure, sombre et mystérieuse. C’est la singularité du Manosquin. A laquelle s’ajoute l’importance de sa famille, de ses amis et amies, parmi lesquels Lucien Jacques, alter ego essentiel  de l’écrivain et artiste multi facettes exposé à deux pas du Mucem au Musée Regard de Provence.
Son pacifisme intransigeant durant les années 30 et 40, ses emprisonnements mais aussi les témoignages pour le réhabiliter à la Libération peuvent expliquer son retrait de la vie publique. Giono regarde le monde s’agiter depuis Le Paraïs la plupart du temps et il écrit, il écrit encore et toujours, romans, essais, lettres. C’est ce Giono que l’on découvre ou redécouvre au Mucem.
Une partie importante de l’exposition est consacrée au cinéma, l’autre passion de Giono, L’Eau Vive, Crésus, Un roi sans divertissement, Jofroi, La femme du boulanger, Angèle, Le hussard sur le toit ou encore L’homme qui plantait des arbres apportent l’image en mouvement comme support aux mots de l’écrivain. Des extraits de films ponctuent le cheminement du visiteur.
Citons aussi pèle mêle des photos d’Irving Penn, Gisèle Freund ou Denise Bellon et des peintures (Bernard Buffet, Pierre Ambrogiani, Eugène Martel, Serge Fiorio, Louis Soutter, Charles-Frédéric Brun etc) et les toiles gigantesques de Thu Van Tran ou encore la bibliothèque très spéciale de Clémentine Mélois.  
Je vous propose d’écouter Emmanuelle Lambert qui a accompagné une visite de presse de cette exposition et vous invite à plonger dans l’univers Giono au Mucem.




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