Les membres du collectif Réa interpellent Manuel Vals lors de sa venue, comme ils ont décidé d'interpeller les principals listes aux élections régionales 2015.
Ils avaient prévenu, ils l’ont fait ! Le collectif pour un service de réanimation à Manosque a décidé de profiter des élections régionales des 6 et 13 décembre pour interpeller par un courrier du 30 octobre les principales listes. Et bonne nouvelle, tous ont répondu "Oui" pour un service de réanimation à l’hôpital Louis Raffaelli de Manosque. Avec des nuances évidentes selon les partis.
Avec un consensus général pourtant : les territoires ruraux ne doivent pas être les "parents pauvres" de l'accès à la santé et aux soins et les besoins des populations en matière d'accès à la santé et aux soins relèvent bien de l'aménagement du territoire. Pour rappel le collectif est né voilà 6 ans, des fruits d’un autre combat mené pour l’obtention d’un nouvel Hôpital à Manosque. Combat qui s’est vite mué en un collectif pour un service de réanimation. Et pour cause : alors même que les plans des architectes prévoyaient ce service au sein du nouvel Hôpital, il n’est jamais sorti du coma. Raison officielle invoquée ? Un coût financier trop important.
20 vies humaines potentiellement perdues par an sur le bassin manosquin
Depuis, les membres de ce collectif se battent et ne ratent pas une occasion de faire savoir qu’ils sont là ! Et de rappeler qu’il s’agit bel et bien d’une question de vie ou de mort. Une étude du CHU de Poitiers démontrait en 2012, qu'en cas d’accueil tardif en réanimation, on constate un accroissement de 40 % des décès. Rapporté aux 110 000 habitants du bassin de santé manosquin (sud du 04 et Haut-Var) - dont tous sont à plus d’une heure d’une réanimation - cela équivaut à 20 vies perdues par an.
Selon Jean-François Pellarey et Christian Ribaud, membres actifs de ce collectif, même si la Région n’est pas compétente en matière de santé, il était important de se saisir de ce scrutin républicain qui élira des représentants du peuples, des élus, des femmes et des hommes politiques mais aussi des citoyens qui pourront un jour être confrontés à l’absence d’un service de réanimation dans un territoire rural comme le nôtre. Il salue d’ailleurs le respect de l'échange et du débat républicain et remercie les candidats pour leur réponse positive concernant la nécessité d'un service de réanimation à Manosque.
Des réponses positives, des oublis et un engagement écrit
Avec quelques regrets toutefois, aucun des candidats n’a évoqué les pertes éventuelles de vies humaines, malgré cette mention sur leur courrier. Il s'interroge également sur la dégringolade de la place de la France dans le classement des systèmes de santé. Selon une récente étude de l’ONG américaine Commonwealth Fund sur onze pays industrialisés, la France arrive en 9e position, la faute selon les militants « aux deux plans de santé Bachelot et Touraine ».
Enfin le collectif déplore que les dépassements d’honoraires ou le manque de spécialistes dans notre région ne soient pas évoqués dans les courriers-réponses, une des raisons, selon eux, pour laquelle selon un sondage réalisé pour le CISS (Collectif Inter associatif sur la Santé) 36% des citoyens français ne se soignent pas faute de moyens. Quoiqu'il en soit le collectif a pris acte des engagements écrits des candidats. A la veille du premier tour du 6 décembre, vous pouvez vous aussi retrouver les courriers-réponses ci-dessous.
Camille Garcia
A écouter ou à télécharger
Le communiqué de presse du collectif
La réponse de la liste Région Coopérative-allaince Front de Gauche et EELV
La réponse du Parti Socialiste
La réponse des Républicains