Depuis plus de 10 000 ans, les agriculteurs mettaient des graines sélectionnées de côté afin de les planter l’année suivante. Mais au fil du temps, les réglementations sur les semences se sont succédé dans la plupart des pays européens, pour aboutir en France, au dernier décret du 18 mai 1981. Le ministre de l’agriculture tient désormais un catalogue comportant la liste limitative des variétés dont les semences et plants peuvent être mis sur le marché. L’inscription sur le catalogue implique que la variété soit distincte, stable et suffisamment homogène. Plus récemment, la loi du 8 décembre 2011 relative au Certificat d’Obtention Végétale, a été votée par la majorité du gouvernement précédent. Elle grave l’interdiction de semer le grain récolté et l’obligation, dans cette hypothèse, de payer des royalties aux semenciers-sélectionneurs dès l’usage en deuxième génération des semences vendues sur le marché. Cela signifie donc qu’au-delà d’un seul usage, la semence vendue ne peut plus être utilisée, même à des fins personnelles, sur l’exploitation. Partout dans le monde, tandis que l'industrie semencière s’efforce de s’approprier le vivant, des associations s’indignent que les variétés anciennes, héritage de nos aïeux, soient interdites. Ainsi Vandana Shiva en Inde pour Graines de Résistance ou en France, Dominique Guillet pour Semences de Kokopelli, ces associations luttent pour préserver le patrimoine semencier, sans aucune subvention publique et l’une de leurs actions clés, réside dans le troc de graines. Ce week-end, Sylvie Seguin et Martina Widmer, de la coopérative Longo Maï, étaient à la fête du Narcisse à La Martre pour présenter différents documentaires sur la production des semences et tenir le stand de la bourse aux graines. Elles répondent aux questions de Véronique Hermant. Sylvie Seguin
ecouter et/ou telecharger
durée : 6'15