Les "passeurs" de l’espoir travaillent dans la vallée de la Roya

Face à l’affluence des migrants qui arrivent d’Afrique subsaharienne ou du Moyen Orient après avoir subi la violence, la misère, la guerre et le chaos, nos réactions sont différentes. Les uns, actifs et altruistes, tendent la main, allant jusqu’à risquer d’être arrêtés et condamnés, tandis que d’autres tremblants devant la menace du terrorisme, de l’invasion et le coût dit « exorbitant » de la prise en charge de cette migration, souhaitent la mise en place d’une hyper protection.
Entre les deux, des spectateurs regardent atterrés, déferler cette vague humaine incontrôlable. Et si leur position était la nôtre ? Si c’était vous ? Si c’était moi ? Si des milices persécutaient mon peuple, si ma ville était bombardée, si ma maison avait été rasée, si mes parents étaient assassinés sous mes yeux, sans parler des viols, des enfants esclaves, des tortures… Si je fuyais au péril de ma vie, si je voulais rejoindre les miens et que j’étais expulsé 10 fois, 20 fois, maltraité par les polices successives… Qu’attendrais-je des habitants de ces pays lointains. N’aurais-je pas droit à la dignité, à un peu de paix, à de la compassion ? C’est précisément par respect pour ces populations et dans cet esprit que certains regroupements se sont constituées. C’est le cas du Collectif Informel Migrants Var Est dont deux membres de l’association Roya Citoyenne, Michèle et Jean-Michel, étaient les invités. Successivement, ils évoquent au micro de Véronique Hermant, la situation et leurs actions pour porter secours à ces personnes en détresse. En complément d’informations sur le sujet, des liens vous sont présentés sur notre site Castellanais mais dans l’immédiat, je vous propose d’écouter Jean-Michel et Michèle

Site de l’association Roya Citoyenne : http://roya06.unblog.fr/
Facebook du Collectif Migrants 83 : https://www.facebook.com/collectifmigrants83/
 
 

Le tarif d’un passeur pour transporter des migrants d’Italie en France varie entre 100 et 150 euros pour quelques dizaines de kilomètres. Ils sont charriés comme des marchandises et sont souvent laissés dans des endroits insécurisés, parfois ils ne passent même pas la frontière. Sans différenciation, les médias et les tribunaux nomment de la même façon, les citoyens frontaliers qui transportent ces étrangers en France pour leur donner quelques jours de répit et de dignité ou les orienter vers des associations humanitaires. Ces aidants sont d’ailleurs traités comme des délinquants, puisqu’ils risquent jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
Il faut savoir que les informations fréquemment véhiculées sur les réseaux sociaux, comme quoi ces étrangers touchent le RSA, les allocations logement, 1000 euros d'aides spécifiques, sont fausses (*). En revanche, il est vrai que, en attente de la décision administrative de droit d'asile, ils peuvent demander l’une des 2 aides suivantes : soit l’ATA - 11,45 euros par jour d'Allocation Temporaire d'Attente s'ils ne bénéficient pas d'un hébergement d'urgence, soit l’AMS - 91 euros par mois d'Allocation Mensuelle de Subsistance s'ils sont hébergés en centre d'accueil de demandeurs d'asile (le maximum prévu pour une famille totale de 6 personnes étant de 718 euros mensuels). Cependant, un grand nombre des migrants ne font que traverser notre pays. A ce sujet, il faut également savoir que notre terre d’asile s’est engagée auprès de Bruxelles à accueillir 30.000 migrants et que seulement 1/10^ème a pu y trouver refuge.