2022.07.21 - Nancy Huston au Bleuet.mp3 (10.99 Mo)
Elles ne se sont pas rencontrées physiquement mais leur proximité est frappante. Ecrivaine franco-canadienne, depuis 50 ans, Nancy Huston construit une œuvre où la féminité tient une place centrale. Sa fascination pour Grisélidis Réal est née tardivement mais elle est totale. Au point d’écrire une longue lettre à la disparue.
Réal fut le chantre de la prostitution dans les années 70 avec le mouvement des travailleuses du sexe. Elle a osé dire que les putes donnaient des instants de bonheur à des hommes, sous-entendant la gestion des frustrations. Prostituées-soignantes en quelque sorte. En disant l’utilité de leurs services, elle a choqué et revendiqué un choix libre. Des passes par dizaines de milliers et la violence souvent, Grisélidis Réal fut une combattante. Et là où Nancy Huston est déterminante c’est lorsqu’elle parle de la créatrice. Enfermée dans un sanatorium ou en prison, Grisélidis Réal s’évade par l’écriture, transforme le fenestron de sa cellule en cinéma et crée, ce qu’elle ne fait jamais à l’extérieur où ses occupations sont tout autres. Et ses poèmes et écrits sont troublants de force et d’expression. D’où la quête de Nancy vers Grisélidis et son adresse tout en sororité dans « Reine du réel : lette à Grisélidis Réal » paru chez Nil. La découverte d’une poétesse, vraie rebelle à la vie si dissolue mais passionnante et qui ne cesse de nous questionner.
L’exploitation tarifée de la femme par l’homme subsiste malgré des avancées et Nancy Huston exprime un souhait : que le dialogue s’engage pour de bon entre les féministes et les prostituées.
Une belle soirée a eu lieu au Bleuet de Banon où l’écrivaine accueillie par Marc Gaucherand et accompagnée d’un violoncelle et de deux lectrices a dit son attirance et son respect pour Grisélidis Réal. Nancy Huston répond à mes questions…
François Malabave
Réal fut le chantre de la prostitution dans les années 70 avec le mouvement des travailleuses du sexe. Elle a osé dire que les putes donnaient des instants de bonheur à des hommes, sous-entendant la gestion des frustrations. Prostituées-soignantes en quelque sorte. En disant l’utilité de leurs services, elle a choqué et revendiqué un choix libre. Des passes par dizaines de milliers et la violence souvent, Grisélidis Réal fut une combattante. Et là où Nancy Huston est déterminante c’est lorsqu’elle parle de la créatrice. Enfermée dans un sanatorium ou en prison, Grisélidis Réal s’évade par l’écriture, transforme le fenestron de sa cellule en cinéma et crée, ce qu’elle ne fait jamais à l’extérieur où ses occupations sont tout autres. Et ses poèmes et écrits sont troublants de force et d’expression. D’où la quête de Nancy vers Grisélidis et son adresse tout en sororité dans « Reine du réel : lette à Grisélidis Réal » paru chez Nil. La découverte d’une poétesse, vraie rebelle à la vie si dissolue mais passionnante et qui ne cesse de nous questionner.
L’exploitation tarifée de la femme par l’homme subsiste malgré des avancées et Nancy Huston exprime un souhait : que le dialogue s’engage pour de bon entre les féministes et les prostituées.
Une belle soirée a eu lieu au Bleuet de Banon où l’écrivaine accueillie par Marc Gaucherand et accompagnée d’un violoncelle et de deux lectrices a dit son attirance et son respect pour Grisélidis Réal. Nancy Huston répond à mes questions…
François Malabave
