(interview à écouter plus bas)
Ils se connaissent depuis longtemps. Et se battent depuis tout aussi longtemps. A 82 ans pour Jean-Marie Pelt et 78 ans pour Pierre Rabhi, , pas question de profiter de la retraite en lisant confortablement un bon polar. C’est eux qui le disent, avec humour et délectation lors de la conférence de presse préambule à leur intervention devant 1 500 personnes réunies en août dernier au centre astro de Saint-Michel l’Observatoire.
Deux voix qui continuent infatigablement de se mobiliser, de s’interroger, d’ouvrir les consciences, deux voix qui ont écrit 4 à mains ce livre « Le monde a-t-il un sens ». Deux voix pour une question complexe, universelle, intemporelle et surtout humaniste. Puisque c’est bien de cela qu’il s’agit. D’humanité et, disons le franchement, de sa survie.
Une question qui a un écho particulier dans une société où le bon sens semble avoir disparu. Prise au cœur d’un système capitaliste, à bout de souffle, qui a érigé l’argent comme étalon de nos vies. Un monde où l’humain n’est plus au centre. Où l’indignation bouillonne mais ne se propage pas. Où les inégalités se font de plus en plus criantes. Où le vivant s’achète et se privatise par une frange toute puissante de multinationales et de lobbies. Un monde où le bon sens serait de se souvenir que l’homme a ses racines profondément ancrées dans cette terre qu’il malmène.
Ils se connaissent depuis longtemps. Et se battent depuis tout aussi longtemps. A 82 ans pour Jean-Marie Pelt et 78 ans pour Pierre Rabhi, , pas question de profiter de la retraite en lisant confortablement un bon polar. C’est eux qui le disent, avec humour et délectation lors de la conférence de presse préambule à leur intervention devant 1 500 personnes réunies en août dernier au centre astro de Saint-Michel l’Observatoire.
Deux voix qui continuent infatigablement de se mobiliser, de s’interroger, d’ouvrir les consciences, deux voix qui ont écrit 4 à mains ce livre « Le monde a-t-il un sens ». Deux voix pour une question complexe, universelle, intemporelle et surtout humaniste. Puisque c’est bien de cela qu’il s’agit. D’humanité et, disons le franchement, de sa survie.
Une question qui a un écho particulier dans une société où le bon sens semble avoir disparu. Prise au cœur d’un système capitaliste, à bout de souffle, qui a érigé l’argent comme étalon de nos vies. Un monde où l’humain n’est plus au centre. Où l’indignation bouillonne mais ne se propage pas. Où les inégalités se font de plus en plus criantes. Où le vivant s’achète et se privatise par une frange toute puissante de multinationales et de lobbies. Un monde où le bon sens serait de se souvenir que l’homme a ses racines profondément ancrées dans cette terre qu’il malmène.
L’associativité plutôt que la compétition
L’outrage à la terre c’est ce qui a mené Piere Rabhi a développer en réaction le concept d’agro-écologie qu’il expérimente depuis un certain temps dans sa ferme en Ardèche. Ses détracteurs l’accusent parfois d’occuper le devant de la scène ou détriment d’autres agro-écologistes. Il est vrai qu’il n’est pas le seul à pratiquer cette agriculture respectueuse de la terre. Partout des initiatives citoyennes fleurissent et tant mieux. On ne peut pourtant lui enlever un mérite : celui d’exister, celui d’une voix dissidente dans un paysage médiatique peu enclin à parler d’agro-écologie, et d’une autre idéologie que celle capitaliste.
Jean-Marie Pelt, qui, en plus de ses nombreuses activités, officie aussi sur France Inter dans l’émission CO2 mon amour a puisé dans la nature de nombreux exemples pour mettre en lumière l’une des principales pistes évoquées dans ce livre : la vie doit davantage à l’alliance qu’à la rivalité. Pierre Rabhi défend avec lui ce principe en «intendant et serviteur de la Terre nourricière», comme il se définit lui-même.
« L’humain a interrompu cette associativité »
Et de regretter : « L’humain a interrompu cette associativité pour entrer dans la dualité. Il n’est pas ici question du sens de la planète qui s’est organisé sans nous. Nous sommes là une minute et demi sur 24 heures». Pour lui, c’est la peur qui fait de l’être humain un être duel, « c’est la peur de la mort inéluctable qui a suscité le besoin de sécurité et qui a divisé l’humanité. » Pendant longtemps les religions qui palliaient à ce besoin de sécurité. Remplacées depuis par la consommation à outrance, même si l’opposition entre les religions elle a continué à se développer.
Comment alors se rendre compte que c’est ensemble et pas contre que toutes les espèces ont pu évoluer et que nous ne sommes qu'une espèce parmi d’autres, ni plu,s ni moins intelligente. « Quand l’être humain va-t-il devenir intelligent ? », s’interroge Pierre Rabhi. Et comment changer lorsque dès l’école on nous inculque l’individualisme, la loi du plus fort, la concurrence avec un système de notation au coeur du système éducatif.
Comment alors se rendre compte que c’est ensemble et pas contre que toutes les espèces ont pu évoluer et que nous ne sommes qu'une espèce parmi d’autres, ni plu,s ni moins intelligente. « Quand l’être humain va-t-il devenir intelligent ? », s’interroge Pierre Rabhi. Et comment changer lorsque dès l’école on nous inculque l’individualisme, la loi du plus fort, la concurrence avec un système de notation au coeur du système éducatif.
1 500 personnes attentives
Si pour certains la conférence a été un peu trop généraliste –il est vrai que pour un public averti, rien de nouveau n’a été dit sous les étoiles et la fraîcheur de la nuit-, il n’empêche que 1500 personnes ont répondu à l’appel, que 1500 personnes ont entendu le message.
Alors imaginez si ces 1500 personnes décident de ré-agir pour agir, s’ils décident de ne plus être des marionnettes mais d’être acteurs de leur vie, si dans leur quotidien ils changent leur consommation, deviennent des modérateurs, concept cher au défenseur de la sobriété heureuse, capable d'être heureux en consommant avec modération et s’inspirent un tant soit peu de la philosophie de ces deux lanceurs d’alertes. S’ils décident de faire leur part du colibri…
A la question de rester optimistes face aux ravages que crée et se cause l’humanité, les deux briscards ont tranché : optimistes oui mais surtout réalistes. Et dans l’action. Le bon polar ou la télé assis dans son fauteuil, très peu pour eux. Et pour vous ?
Camille Garcia
* C'est à Saint-Michel que fut découverte la première exoplanète en 1995. Ils 'agit d'une planète en dehors de notre système solaire mais orbitant autour d'une autre étoile dans un autre système.
Ecouter et/ou télécharger
Le monde a t il un sens.mp3 (11.64 Mo)
De g à d, Pascal Depoisson, maire de Saint Michel l'Observatoire, Dominique Ducerf directeur du centre d'astronomie, Pierre Rabhi, Claude Bouliou, présidente du centre astro et Philippe Courbon, à l'initiative de cette conférence. Enfin Jean-Marie Pelt. @Nathali...
Pour aller plus loin
Le site du mouvement des colibris
https://www.colibris-lemouvement.org/colibris/pierre-rabhi
Le blog de Pierre Rabhi
http://www.pierrerabhi.org/blog/index.php?
Le blog de Jean-Marie Pelt
http://www.jeanmariepelt.fr/
Ses chroniques succulentes à retrouver sur France Inter dans CO2 mon amour le samedi de 14h à 15h
Sur l'expédition scientifique Tara, évoquée par Jean-Marie Pelt dans l'interview :
Pour tout savoir sur l'expédition Tara, un bateau pour la planète
http://oceans.taraexpeditions.org/
Et pour visiter cette goélette en images :
https://youtu.be/o6TtbwCtc3g
https://www.colibris-lemouvement.org/colibris/pierre-rabhi
Le blog de Pierre Rabhi
http://www.pierrerabhi.org/blog/index.php?
Le blog de Jean-Marie Pelt
http://www.jeanmariepelt.fr/
Ses chroniques succulentes à retrouver sur France Inter dans CO2 mon amour le samedi de 14h à 15h
Sur l'expédition scientifique Tara, évoquée par Jean-Marie Pelt dans l'interview :
Pour tout savoir sur l'expédition Tara, un bateau pour la planète
http://oceans.taraexpeditions.org/
Et pour visiter cette goélette en images :
https://youtu.be/o6TtbwCtc3g