Projeté lors des Rencontres Cinéma de Manosque, « Bla cinima » est un documentaire qui nous éclaire sur l’Algérie du 21° siècle. Pays jeune à l’instar du réalisateur et acteur Lamine Ammar-Khodja, 32 ans, l’Algérie et les Algériens sont les vedettes de ce film dont le titre signifie sans cinéma en arabe dialectal. L’idée du départ : filmer la vie d’un quartier populaire d’Alger depuis la porte d’un cinéma rénové mais sans public. Une désaffection qui interroge l’homme de cinéma qui tente une enquête sur le sujet caméra à l’épaule. Il va questionner pendant plusieurs jours les personnes de la rue. Jeunes, vieux, femmes ou pères de famille, sans a priori, il tend son micro et réussit la prouesse de libérer la parole. On s’écarte vite de la vie de ce cinéma de quartier pour parler de la vie tout court. Tous les sujets y passent, la politique, l’argent, la religion, la sexualité – un peu – le cinéma – un peu aussi – mais c’est sur le logement que les mots sont les plus durs. Impossible de se loger, trop cher et une demande bien plus importante que l’offre. Des situations dramatiques défilent comme ce père SDF dont la femme et les enfants vivent sous le toit des parents de celle-ci, mais pas de place pour lui.
Il est question de politique aussi, à l’heure de l’appel du muezzin : un peuple désabusé et bridé dont certains survivent avec peine. De ces portraits-minute, on retient un gardien de cinéma inquiet de la sécurité des spectateurs éventuels dans une ville et un pays où le Front Islamiste du Salut des années 90 a fait de très nombreuses victimes. Filmés également, des jeunes qui évoquent des frasques sexuelles sans doute rêvées, et puis des femmes. Elles sont rares à parler au micro du cinéaste. Une jeune fille frustrée de ne pouvoir poursuivre ses études et qui rêve de Venise ou d’Angleterre plus que de la France ; cette mère de famille habitée par un génie qui la guide dans sa vie. C’est l’Algérie d’aujourd’hui qui défile sans fard devant une salle de cinéma qui ne connaît l’affluence que pour des spectacles pour enfants dont certains assurent une propagande éhontée et en arabe littéraire comme pour mieux signifier et accentuer le fossé entre dominants et dominés.
« Bla cinima » est une réflexion sur le sens du cinéma mais aussi sur celui de la vie. Ammar-Khodja nous ouvre les yeux sur la réalité de ce que vivent les Algériens d’aujourd’hui. Et il le fait sans jugement mais comme un témoignage réaliste, sensible et tendre à la fois. Je vous propose d’écouter Lamine Ammar-Khodja juste après la projection de son film à Manosque.
Il est question de politique aussi, à l’heure de l’appel du muezzin : un peuple désabusé et bridé dont certains survivent avec peine. De ces portraits-minute, on retient un gardien de cinéma inquiet de la sécurité des spectateurs éventuels dans une ville et un pays où le Front Islamiste du Salut des années 90 a fait de très nombreuses victimes. Filmés également, des jeunes qui évoquent des frasques sexuelles sans doute rêvées, et puis des femmes. Elles sont rares à parler au micro du cinéaste. Une jeune fille frustrée de ne pouvoir poursuivre ses études et qui rêve de Venise ou d’Angleterre plus que de la France ; cette mère de famille habitée par un génie qui la guide dans sa vie. C’est l’Algérie d’aujourd’hui qui défile sans fard devant une salle de cinéma qui ne connaît l’affluence que pour des spectacles pour enfants dont certains assurent une propagande éhontée et en arabe littéraire comme pour mieux signifier et accentuer le fossé entre dominants et dominés.
« Bla cinima » est une réflexion sur le sens du cinéma mais aussi sur celui de la vie. Ammar-Khodja nous ouvre les yeux sur la réalité de ce que vivent les Algériens d’aujourd’hui. Et il le fait sans jugement mais comme un témoignage réaliste, sensible et tendre à la fois. Je vous propose d’écouter Lamine Ammar-Khodja juste après la projection de son film à Manosque.
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Durée : 9'30"