THEATRE DURANCE TCHEQUEMATTE.mp3 (2.46 Mo)
Si Miran aborde la notion d’engagement face à la question de l’immigration, Dchèquématte se met à hauteur d’enfant et interroge l’intégration en se centrant sur le personnage de Ciprian, le narrateur du Fils de l’Ursari. Ciprian a dû fuir, avec sa famille, la violence de son pays pour se confronter, en France, à d’autres types de violences, celle de passeurs véreux qui leur demandent des comptes, celle de la précarité dans un bidonville de la banlieue parisienne, celle du déracinement, celle de l’illégalité de leur situation. Au milieu de ce marasme, un espoir, son don pour les échecs, une porte de sortie vers un avenir meilleur. Avec ses mots d’enfants quelquefois balbutiants – des bribes de romani, un français en cours d’apprentissage – il emprunte au merveilleux comme au monstrueux des contes pour raconter, sans détour, la réalité d’un parcours migratoire. Sur un rythme enlevé, quatre comédiens-musiciens jouent tous les personnages, Ciprian, le père, la mère, la sœur, Monsieur Araignée, Madame Baleine… L’espace, composé de modules rappelant les cases d’un jeu d’échecs, s’organise au fur et à mesure et créé la traversée, du camp au jardin du Luxembourg, de l’hôpital à l’école. À destination des enfants et de leur famille, Dchèquématte raconte, bouscule et touche, forcément.