Belle et pertinente question posée par le documentaire de Christian Philibert « Le complexe du santon ». Invité par le Rode Osco Manosco et le Félibre Michel Benedetto, le cinéaste des 4 saisons d’Espigoule ou d’Afrik’Aïoli a participé à une rencontre passionnante. Pastis, pétanque et cigales, les clichés existent et sont le fonds de commerce de certains auteurs. Daudet, Pagnol par exemple. Mais cette image du provençal nonchalant et plutôt feignasse est aussi le fruit de ce que l’on pourrait appeler un racisme jacobin. Le film de Philibert aborde cet angle qui, de la Côte d’Azur pour Parisiens en goguette à Tartarin, tueur de fauves d’opérette permet d’occulter les vraies questions plus dérangeantes: le Midi Rouge par exemple ou le Félibrige. Ce combat pour la culture provençale engagé par Frédéric Mistral en 1854 et qui tourne à la sauvegarde d’une langue riche et puissante mais qui se meurt faute de pratiquants.
Si les jeunes apprennent le Russe et le Chinois plutôt que le Provençal, c’est pour des raisons économiques, la langue de Mistral restant au rang des loisirs ou d’un lointain héritage familial.
Et puis, il y a également les faux procès : l’ethno-type provençal, c’est celui à qui l’on n’a pas pardonné le soulèvement de 1851 et que l’on envoie à la boucherie en 1914 pour le diffamer et l’accuser de lâcheté ensuite. « On n’a pas soigné des blessés revenus du Front parce qu’ils étaient du Midi. On les a laissés crever ! » souligne Jean-Yves Royer dans le film de Philibert.
Aujourd’hui le combat n’est pas dans les tranchées, mais à l’Assemblée Nationale où la reconnaissance des langues régionales traîne toujours. Les oppositions Occitans contre Mistraliens se sont aplanies car il y va de la survie des langues et cultures méridionales. Le débat très profond qui a suivi la projection de Manosque l’a prouvé. Cours de Provençal à l’école ou Massilia Sound System, toutes les propositions sont dignes d’intérêt. Bravo au Rode Osco Manosco pour avoir soulevé la question au-delà des querelles de clochers.
Je vous propose d’écouter Christian Philibert à l’issue de cette rencontre entre amoureux de la Provence et défenseurs de la langue de Mistral. Il répond aux questions de François Malabave.
Si les jeunes apprennent le Russe et le Chinois plutôt que le Provençal, c’est pour des raisons économiques, la langue de Mistral restant au rang des loisirs ou d’un lointain héritage familial.
Et puis, il y a également les faux procès : l’ethno-type provençal, c’est celui à qui l’on n’a pas pardonné le soulèvement de 1851 et que l’on envoie à la boucherie en 1914 pour le diffamer et l’accuser de lâcheté ensuite. « On n’a pas soigné des blessés revenus du Front parce qu’ils étaient du Midi. On les a laissés crever ! » souligne Jean-Yves Royer dans le film de Philibert.
Aujourd’hui le combat n’est pas dans les tranchées, mais à l’Assemblée Nationale où la reconnaissance des langues régionales traîne toujours. Les oppositions Occitans contre Mistraliens se sont aplanies car il y va de la survie des langues et cultures méridionales. Le débat très profond qui a suivi la projection de Manosque l’a prouvé. Cours de Provençal à l’école ou Massilia Sound System, toutes les propositions sont dignes d’intérêt. Bravo au Rode Osco Manosco pour avoir soulevé la question au-delà des querelles de clochers.
Je vous propose d’écouter Christian Philibert à l’issue de cette rencontre entre amoureux de la Provence et défenseurs de la langue de Mistral. Il répond aux questions de François Malabave.
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Durée : 10'02"