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CORRECTION DICTÉE UTL DU 31 JANVIER 2015
LA LOIRE.
Elle coule, roule, s’enroule, la Loire, tendre ou impétueuse, entre vals et prés. Ni les donjons qui s’y sont reflétés , ni les gentes dames qui s’y sont mirées , ni les amoureux qui y ont canoté n’ont réussi à la canaliser. Est-il né, celui qui, es qualité, la domptera ? Troublante maîtresse ou fascinante traîtresse que nul n’apprivoise, la Loire affouille son lit en tourbillonnant. Tantôt elle serpente, sauvage, inondant les champignonnières, effrayant les martins-pêcheurs, charriant tout sur son passage. Tantôt, empreinte d’une douceur toute
tourangelle, elle caresse les vignobles effleurant quelque(s) cep(s) tordu(s) et berce les gabarres et les plates.
Regardez dans les eaux ligériennes, l’alose nacrée, l’ablette et le barbeau, les hideuses lamproies et les élégants sandres filer vers les amorces séchées et autres appâts lancés par les pêcheurs sillonnant leurs rives.
Sur quelque mille kilomètres, du mont Gerbier-de-Jonc jusqu’à la mer, admirez, au-dessus des remous, le vol des aigrettes et des grèbes huppés ; voyez, sur les lieux plains, les alluvions accumulées mais surtout, gardez-vous d’emprunter les bancs de sable.
Méfiez-vous encore des crues qui envahissent les chemins de halage. Réfugiez-vous plutôt près des coteaux, dans une habitation troglodytique. Car perfide est la Loire : mieux vaut découvrir ses appas du haut des levées que d’être trop à ses pieds. Les imprudents qu’elle a avalés dans ses tourbillons, les navigateurs qu’elle a précipités
dans ses gouffres profonds se comptent par centaines depuis la nuit
des temps. Fleuve royal certes, mais à côtoyer avec prudence.